L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat

sam, 21/09/2019 - 14:27

Le secrétaire général des Nations unies a convoqué les Etats à New York, du 21 au 23 septembre, pour leur demander d’accroître leurs efforts dans la lutte contre le dérèglement climatique.

 « Le dérèglement climatique est plus rapide que nous. » Depuis des mois, Antonio Guterres n’a de cesse de répéter cet avertissement. Le secrétaire général des Nations unies l’assène à chaque rendez-vous diplomatique, lors du G20 ou du G7, après chaque catastrophe, comme l’ouragan Dorian qui a ravagé les Bahamas, ou à chaque déplacement, par exemple lorsqu’il visite les petites îles du Pacifique menacées par la montée des eaux. Mais, refusant de céder à la fatalité, il assure également que « cette bataille pour nos vies, nous pouvons la gagner ».

Pour remporter ce combat contre les émissions de gaz à effet de serre, il a convié les Etats du monde entier à New York, du samedi 21 au lundi 23 septembre, pour un sommet exceptionnel sur le climat. Avec une condition : que les dirigeants arrivent avec des « plans concrets et réalistes et non pas des discours », dans le but de véritablement accélérer la décarbonation de l’économie.

L’hôte de la cérémonie, dont il maîtrise l’agenda puisqu’elle ne relève pas des négociations climatiques à proprement parler, s’est même permis d’adresser des requêtes plus spécifiques à la centaine de pays qui seront présents. Il demande aux dirigeants de s’engager à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, et à indiquer clairement qu’ils présenteront des objectifs climatiques nationaux plus ambitieux en 2020.

Ce n’est pas tout. Antonio Guterres a également appelé les gouvernements à abaisser leurs rejets carbonés de 45 % d’ici à 2030, à stopper tout nouveau projet de centrale à charbon après 2020 et à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles. Du jamais-vu pour un secrétaire général de l’ONU.

Coup d’accélérateur de ce processus

« Antonio Guterres a mis la barre haut, exactement là où elle doit être, juge Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat. C’est un moment de vérité pour l’accord de Paris, à un an d’une échéance cruciale. » L’accord de Paris de 2015, conçu comme un processus dynamique, prévoit que les Etats soumettent de nouveaux plans de réduction des émissions, plus ambitieux, tous les cinq ans.

La première échéance survient en 2020, année de la mise en œuvre effective de leurs promesses. A un moment où les élans nationalistes freinent toute velléité de leadership climatique, le sommet de New York se veut donc être le coup d’accélérateur de ce processus.

Car les jours sont comptés. Alors que les scientifiques appellent à réduire immédiatement les gaz à effet de serre, les engagements pris par les 196 pays signataires de l’accord de Paris pour faire décroître leurs émissions sont insuffisants : ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle – à supposer qu’ils soient tenus, puisque les émissions continuent d’augmenter année après année. Respecter ce traité international, qui vise à maintenir le réchauffement bien en deçà de 2 °C, et si possible 1,5 °C, implique donc de tripler, voire de quintupler le niveau d’effort.

Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/l-onu-au-chevet-de-la-planete-lors-d-un-sommet-exceptionnel-sur-le-climat_6012334_3244.ht

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