Le plus grand récif corallien du Japon ne s'est pas remis du blanchissement dont il a été victime sous l'effet de la montée de la température de l'eau de mer et seulement un peu plus de 1% de sa surface est restée saine, selon une étude du gouvernement japonais.
Le volume total de coraux dans le lagon de Sekisei dans le sud-ouest du Japon près de l'île d'Okinawa avait déjà diminué de 80% depuis la fin des années 1980 sous l'effet du réchauffement de la mer et des dégâts provoqués par une étoile de mer mangeuse de coraux.
À présent, 1,4% du lagon qui s'étend sur 67,89 kilomètres carrés, est en bonne santé, après avoir connu des périodes de blanchissement en 1998, 2001, 2007 et plus récemment en 2016.
« Si les récifs de coraux ne guérissent pas, cela entraîne une perte de variétés de faune et de flore et des conséquences graves sur l'écosystème de la région », a déclaré vendredi à l'AFP une responsable du ministère, Chihiro Kondo.
Pour la première fois depuis 2008, le ministère a analysé des photographies satellites et des informations de quelque 1000 sites d'observation du lagon de Sekisei et deux autres récifs autour des ilots d'Ishigaki et Iriomote à Okinawa.
La proportion de coraux sains était de 14,6% en 1991 mais a chuté à 0,8% dans une étude réalisée en 2008, précise Mme Kondo.
Le corail est un petit animal semblable à une méduse inversée avec une bouche entourée de tentacules sous lesquelles il construit son squelette de calcaire, la base des récifs. Mais il ne peut vivre sans la micro-algue zooxanthelle, qui lui apporte jusqu'à 90% de son énergie, via la photosynthèse. Un stress lié à une hausse de température de 0,5 à 1°C et le couple se sépare, le corail dépérit. Il ne laisse que son squelette blanc. C'est le blanchissement, suivi de la mort si la température ne baisse pas avant quelques semaines.
Les récifs, qui recouvrent moins de 0,2% de la surface des océans, abritent 30% des espèces animales et végétales marines, les protégeant des prédateurs et leur servant de garde-manger.