Nouakchott, 10/05/2018 - La capitale a abrité jeudi les activités d'un symposium international sur les médias et les droits de l'homme, organisé conjointement par le syndicat des journalistes mauritaniens, le Centre d’information et de documentation (CID) des Nations Unies et le centre Al-Jazeera des libertés publiques et des droits de l'homme, sous le thème « L’équilibre entre la puissance médiatique et la souveraineté de la loi ».
Le commissaire adjoint aux droits de l’homme et à l’action humanitaire, M. Rassoul Ould Khal, a inscrit dans son mot prononcé pour la circonstance, la rencontre dans le cadre des manifestations commémoratives de la Journée internationale de la liberté de la presse, soulignant qu’elle représente aussi une importante opportunité pour débattre des questions permettant de renforcer les capacités des journalistes mauritaniens.
« Tout observateur réalise les avancées considérables enregistrées par la presse mauritanienne qui se trouve, pour la 7ème fois consécutive, à la tête du classement des Etats arabes dans le domaine de la liberté de presse », a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres acquis, la libéralisation de l’audiovisuel, la dépénalisation du délit de presse, la création d’un fonds d’aide publique à la presse privée.
« Des acquis obtenus grâce au grand intérêt accordé par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, à la promotion et à la protection des droits individuels et collectifs et à la ferme volonté du Gouvernement du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine de concrétiser ces orientations sur le terrain », a-t-il ajouté.
Le président du syndicat des journalistes mauritaniens M. Mohamed Salem Ould Dah a mis en exergue dans son intervention, le besoin des milieux médiatiques à travers le monde d’être l’objet de davantage d’intérêt et d’attention, pour mener à bien leur mission, qualifiant l’équilibre entre la puissance médiatique et la souveraineté de l’Etat d’exigence pressante pour créer un environnement juridique stimulant la liberté de la presse.
« La presse privée mauritanienne est confrontée à certains problèmes qui requièrent un réexamen de son état des lieux, dans la mesure où elle constitue un pilier indispensable dans les pays démocratiques », a-t-il dit.
La Représentante du Haut-commissariat aux droits de l’homme par intérim Mme Konika Ganga a souligné l’importance du thème de la rencontre et remercié les organisateurs du symposium pour le choix de cette problématique.
Le directeur des libertés publiques et des droits de l'homme au centre Al-jazeera M. Sami Hadj a appelé quant à lui, les journalistes mauritaniens à tirer profit des débats ouverts sur le trentenaire de la thématique de la rencontre, insistant sur la nécessité du partenariat entre les institutions médiatiques dans le monde afin d’éradiquer les discours xénophobes et de les remplacer par ceux du dialogue et de la paix
Le directeur du centre onusien d’Information et de documentation M. Alaa Vouad a rappelé l’organisation inédite en Mauritanie de l’événement annuel sur ce thème, le 25e du genre dans le monde, à l’occasion de la promulgation par les Nations Unies de la journée internationale de la liberté de presse, précisant que le symposium ouvre la voie à d’autres activités similaires en Mauritanie.
Le représentant des organisations de la société civile, M. Moctar Diallo a souligné quant à lui l’importance de la liberté de la presse, qualifiant les organisations de défense des droits de l’homme et les journalistes de Gouvernement de l’humanité et appelant à davantage d’efforts pour ancrer la liberté de la presse en Mauritanie.
Honorables panélistes et Chers participants
L’émergence des organisations de la société civile en Mauritanie s’est faite avec la démocratisation du pays. Les Organisations de la SC participent dans la vie socio-économique du pays.
Il semble utile de définir le terme organisation de la société civile.
La société civile se définit comme « le domaine de la vie sociale civile organisée, qui est volontaire, autosuffisante et autonome de l'État » ou « l'auto-organisation de la société en dehors du cadre étatique ou du cadre commercial ».
En tant que communauté de citoyens actifs, la société civile joue un rôle indispensable dans l’éveil citoyen et l’ancrage de la démocratie qui est une valeur universelle fondée sur la libre volonté des peuples de déterminer leurs propres systèmes politique, économique, social et culturel et leur pleine participation à tous les aspects de leur vie.
La société civile recouvre un ensemble d’activités humaines et associatives qui s’opèrent dans la sphère publique en dehors de l’État. Elle est la libre expression des intérêts et aspirations de citoyens organisés et unis autour d’intérêts, d’objectifs, de valeurs ou de traditions, et mobilisés pour mener des actions collectives en tant que bénéficiaires ou parties prenantes au processus de développement.
Bien que la société civile se démarque de l’État, elle n’est nécessairement pas en contradiction avec cette entité. En dernière analyse, elle exerce une influence sur celui-ci, qui l’influence en retour.
Les Organisations de la SC occupent une place importante dans le dialogue pour le développement et agissent sur un certain nombre de questions nationales, régionales et mondiales surtout dans des débats nationaux et internationaux qui se déroulent sur des enjeux primordiaux pour la Mauritanie.
La marginalisation des OSC fait perdre à la Mauritanie à la fois une tribune importante et une manne financière nécessaire pour relever les défis de développement du pays.
Le monde associatif est perçu comme un espace de promotion sociale et la promulgation d’un certain nombre de valeurs et de principes éthiques qui doivent guider l’action des acteurs non étatiques, et tout particulièrement de leurs leaders.
La SC doit faire un effort de construire une voix collective qui doit être organisée autour d’un agenda national consensuel qui pointe les thématiques majeures de mobilisation des acteurs non étatiques. Elle doit également s’ouvrir aux problématiques sous-régionales afin de renforcer la participation des OSC mauritaniennes dans un espace plus large et prendre en charge des questions transnationales qui ont un impact dans son contexte national (Droit de l’Homme, paix et sécurité, pour ainsi promouvoir la démocratie en renforçant l’éthique associative et la redevabilité.
La SC salue la volonté affirmée du Gouvernement de renforcer les capacités de la société civile et de l’impliquer davantage dans le processus de développement économique, en particulier en développant l’approche participative instaurée dans le cadre de l’élaboration des stratégies nationales, j’en ai pour preuves, la SC a participé activement à la Stratégie de Croissance Accélérée et la Prospérité Partagée (SCAPP), pour une meilleure implication des populations dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement.
Il apparait alors important, qu’une législation plus adaptée soit mise en œuvre pour créer un environnement favorable à l’essor des Organisations de la SC d’où l’adoption du cadre juridique de la SC pour un régime déclaratif très approprié pour les OSC.
Cette question de cadre juridique constitue un pré requis pour l’implication effective de la SC dans les processus des politiques publiques.
La loi de la SC une fois votée permettra de renforcer le mouvement des Organisations et associations de la SC, apolitiques (dans le sens qu’elles sont non partisanes et sans prétention de conquête ou de gestion du pouvoir) et à but non lucratif, contrairement aux entreprises.
Ces organisations et associations se posent à la fois comme interfaces et comme relais entre l’Etat et les populations conscientes du rôle qu’elles ont à jouer dans l’influence des politiques, elles réclament une amélioration des règles de bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et de la liberté d’expression.
Coopération entre SC et journalistes qui sont cibles de diffusion.
Dans le cadre de la liberté d’expression, la sc encourage les journalistes a faire preuve de probité et d’intégrité, même si la liberté d’expression est un droit fondamental de l’homme, instauré et protégé par les normes juridiques les plus hautes. Ce fut réalisé dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
La liberté d’expression et la déontologie du journalisme sont rappelées aux gouvernements du monde.
La Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias
La Journée permet également d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse.
A la faveur de cette date, nous pouvons encourager et développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse pour que la Mauritanie s’emploie à mettre en œuvre ses engagements internationaux en matière de droit de l’Homme, mais également évaluer l’état de la liberté de la presse dans le pays.
Je vous remercie
Maître Moctar Mamadou Diallo
Point Focal de la Société Civile