Le président chinois Xi Jinping, visant implicitement le climatosceptique Donald Trump, a rappelé à Davos l'importance de l'Accord de Paris sur le climat, ainsi que l'intérêt de la mondialisation.
C'est le monde à l'envers. Mardi 17 janvier, lors de son discours d'ouverture du Forum économique mondial (WEF) de Davos, le président chinois Xi Jinping à Davos a défendu la mondialisation et le climat en visant implicitement le président américain Donald Trump, climato-sceptique qui affiche son hostilité envers le libre-échange.
L'accord de Paris sur le climat est "une victoire remportée avec difficulté", et tous les signataires "doivent s'y tenir", a-t-il déclaré. Adopté fin 2015 par 195 pays, ce texte vise à contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C par rapport au niveau préindustriel.
INFOGRAPHIES >> Triste record pour 2016, année la plus chaude jamais enregistrée
"C'est une responsabilité que nous devons assumer pour les générations futures", a assuré Xi Jinping, président du principal pays émetteur de gaz à effet de serre.
Quand les communistes défendent le libre-échange
Le chef du Parti communiste chinois a ensuite rappelé que la mondialisation était "irréversible". "Cela ne sert à rien de blâmer la mondialisation" pour les problèmes de la planète, a-t-il lancé, citant le chômage, les migrations et la crise financière de 2008.
"Toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits entre pays (...) est impossible et à rebours de l'Histoire", a-t-il martelé, envoyant un message limpide au futur président américain qui entre en fonction vendredi.
"Personne n'émergera en vainqueur d'une guerre commerciale", a-t-il encore averti alors que Donald Trump a répété à l'envie des menaces contre la Chine, envisageant d'ériger des barrières douanières pour protéger les emplois américains. Il a cependant admis que la mondialisation était une "lame à double tranchant" qui pouvait avoir des conséquences négatives et qu'il fallait la "rééquilibrer".
Hostilité croissante contre la mondialisation
Comme chaque année, Davos réunit des dirigeants d'entreprises, des chefs de gouvernement, des politiciens, des artistes, toute une élite globalement acquise au libre-échange sous toutes ses formes. Mais cette édition 2017 revêt une saveur particulière compte tenu de l'hostilité croissante d'un part importante des populations occidentales envers la mondialisation. Et notamment d'une classe moyenne en voie de déclassement qui a voté Trump, le Brexit et vont peut-être bousculer le jeu politique en France, en Allemagne, etc.
Klaus Schwab, le fondateur du WEF, est conscient de la fracture. Il a placé cette édition sous le signe de la responsabilité des leaders, estimant qu'il fallait chercher "pourquoi les gens sont en colère et pas satisfaits". Le WEF -pour qui l'exclusion sociale et les inégalités sont les principaux dangers pour 2017- a d'ailleurs publié lundi une étude montrant que le revenu annuel médian a reculé dans les pays avancés sur cinq ans.
"Nous devons écouter ce que disent les gens. Les avantages de la mondialisation sont plus clairs dans les pays émergents que dans les pays développés", a commenté Sergio Ermotti, patron du géant bancaire suisse UBS.
"Comme chaque année, avec la complicité des grands médias, ces élites vont chercher à donner une image positive de leur 'leadership' sur la mondialisation. Elles sont contraintes de tenir compte de la révolte croissante des peuples qui bouscule l'ordre néo-libéral", a dénoncé l'organisation anti-libérale Attac.
Source Expresse