Production de l’électricité à partir du gaz : Impact environnemental et social positif sur toute la ligne

jeu, 09/05/2019 - 17:56

Dans sa substance, le projet mauritanien en cours de production de l’électricité à partir du gaz comprend la construction de plusieurs centrales de production avec une capacité initiale de 300 MW en première phase (mise en service attendue en  2015). D’ici 2020, cette capacité pourra être portée à 700 MW. IL comprend aussi la construction d’une ligne de transport de l’électricité haute tension de 225 KV vers les sites de consommation d’énergie au nord du pays (la ville de Nouadhibou et la mine d’or de Tasiast), d’une autre ligne 225 KV vers le Sénégal, puis la construction d’un gazoduc depuis Nouakchott vers le nord du pays (ville de Zouérate).

Fait rare! Ce projet stratégique et structurant au plan national et sous-régional, n’aura été connu de l’opinion qu’à l’occasion de la consultation du public prescrite par la loi dans le cadre de la procédure légale de son étude d’impact environnemental et social également réquis par les bailleurs de fonds.

Le gisement de Banda est un gisement en mer de pétrole associé à du gaz naturel, de la Mauritanie.

L’exploration et l’exploitation de ce gisement ont été confiées à la société TullowPetroleum Mauritania Pty Ltd (ci-après « Tullow »). Le gaz extrait du gisement sera acheminé à la côte au moyen d’une canalisation sous-marine, pour être livré à quelques kilomètres au nord de la ville de Nouakchott, traité, puis mis à disposition de la SPEG qui a pour vocation de produire et distribuer de l’énergie électrique à partir du gaz de Banda.

Les  journées de consultation du public au sujet  de l’impact environnemental et social du Projet de production de l’électricité à partir du gaz qui se sont déroulées à Nouakchott et à Boulenouar (Dakhlet Nouadhibou) ont connu une participation significative  des populations et institutions concernées, de riches débats, des conclusions et recommandations pertinentes. Cela témoigne de l’intérêt que l’administration (Autorités locales, représentants des ministères impliqués notamment l’Environnement, le Transport, l’Equipement, l’Autorité de la Zone Franche,  etc.), les élus locaux (Communes de Tevragh Zeina,  de Sebkha, d’El Mina, de Boulenoir et  Nouadhibou), les représentations des sociétés nationales concernées comme la SNIM, des organisations de la société civile, portent à ce projet vital et de leur volonté de se faire impliquer dans le processus d’identification et d’évaluation de son impact afin  que les mesures d’atténuation jugées éventuellement appropriées soient prises en compte et à temps.

Fait rare! Ce projet stratégique et structurant au plan national et sous-régional, n’aura été connu de l’opinion qu’à l’occasion de la consultation du public prescrite par la loi dans le cadre de la procédure légale de son étude d’impact environnemental et social également requis par les bailleurs de fonds.

Dans sa substance, ce projet comprend la construction de plusieurs centrales de production de l’électricité à partir du gaz, avec une capacité initiale de 300 MW en première phase (mise en service attendue en  2015). D’ici 2020, cette capacité pourra être portée à 700. IL comprend aussi la construction d’une ligne de transport de l’électricité haute tension de 225 KV vers les sites de consommation d’énergie au nord du pays (la ville de Nouadhibou et la mine d’or de Tasiast), d’une autre ligne 225 KV vers le Sénégal, puis la construction d’un gazoduc depuis Nouakchott vers le nord du pays (ville de Zouérate).

Le gaz, à partir duquel sera produite l’électricité, provient du gisement of Shore de Banda, situé à 60 km au large de Nouakchott, et sera acheminé par un gazoduc qui contournera, à l’Ouest, la ville pour aboutir à l’usine actuellement en construction dans la zone de la nouvelle université.

Cet important projet va renforcer considérablement l’indépendance énergétique de la Mauritanie et dégager un excédent d’électricité qui sera exporté au Sénégal et au Mali. De pays déficitaire en énergie électrique, la Mauritanie se positionnera désormais en exportateur, ce qui soulagera beaucoup les pays voisins, membres de l’Organisation de Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS).

L’étude, objet des consultations du public, ne porte que sur la première phase du Projet à savoir :

  • La construction  d’une centrale duale fioul (lourd/gaz) d’une puissance de 180 MW (d’ici la mi-2016), une autre Centrale à gaz cycle combiné d’une puissance de 120 MW (à partir mi - 2015);
  •  La construction d’une Ligne de transport d’électricité Haute Tension entre Nouakchott et Nouadhibou;
  • Une déviation vers la mine de Tasiast (300 km au nord de Nouakchott);
  • Une Ligne de transport d’électricité également Haute Tension contournant Nouakchott par l’ouest de Tabène/Dakar.

Les conclusions des journées de consultation du public ont montré que l’impact environnemental durable est positif. En effet, les nuisances sont très faibles au cours de la construction des usines et de l’implantation des lignes de transport. Au cours des débats, certains participants ont formulé des craintes qui se sont dissipées au fur et à mesure des explications durant les discussions laissant la place à des recommandations qui se sont focalisées sur la nécessité de favoriser l’emploi local, de faire baisser le prix de l’électricité pour les ménages, de faire profiter les populations situées le long des lignes de transport d’électricité et d’impliquer la société civile dans la sensibilisation sur l’impact du projet, etc.

Au plan des résultats de l’étude d’impact, les milieux récepteurs ont été identifiés ainsi :

  • Milieu physique : A ce niveau, l’étude a porté notamment sur la qualité de l’air, le bruit ambiant, les ressources en eau et le climat. Il en ressort que l’impact sur la qualité de l’air concernera seulement la centrale duale jusqu’ à mi - 2016. Hormis les environs immédiats de la centrale pendant la période de fonctionnement au fioul (2015-2016) mais sans effets notables, il n’y aura pas de conséquences sur la qualité de l’air. Les autres impacts resteront nuls ou négligeables, selon l’étude. Les émissions sonores auront des effets limités en raison de l'éloignement des récepteurs sensibles situés à plus de 1 500 mètres des habitations les plus proches. Pour le site de Nouakchott, l’impact sonore majeur dans la zone sera à titre d’exemple moins sensible que celui du trafic du nouvel aéroport de Nouakchott situé à environ 10 km au nord du site de la centrale.
  • Milieu biologique (biodiversité): Dans ce domaine, l’étude d’impact a axé sur la faune et la flore terrestre ainsi que  les effets pour les oiseaux migrateurs. A cet égard, il a été démontré que la zone d’implantation des centrales présente peu d’intérêt pour la faune et la flore. S’agissant du tracé de la Ligne  de transport Nord, il ne croise les couloirs de migration des oiseaux terrestres qu’au PK 41 de Nouadhibou. Comme ces oiseaux volent généralement plus de 1000 mètres d’altitude durant leur traversée, ils n’encourent aucun risque du fait de la ligne sur les pylônes de 44 à 47 mètres de hauteur les risques d’électrocution sont également nuls en raison de l’écartement important des fils électriques et de l’éloignement par rapport au Banc d’Arguin (le transport du réseau se situe en dehors des limites de cette zone de protection de migration de l’avifaune). A toute fin utile, l’étude recommande de prévoir des balises de marquage en cet endroit de la Ligne Haute Tension pour limiter les collisions auxquelles s’exposent les oiseaux aquatiques.
  • Milieu humain : L’étude d’impact a couvert en particulier les conditions de vie des populations, l’économie locale, le transport routier et le patrimoine culturel. En raison de l’éloignement du site  des centrales par rapport aux habitations, dans une zone de développement d’infrastructures (aéroport, Hôtels, etc.), il ne sera pas nécessaire de déplacer des populations.  Le tracé de la ligne électrique a été défini en fonction des contraintes physiques (dunes et autres obstacles naturels, etc.) afin de limiter l’impact de l’emprise foncière.

Il faut, par ailleurs, noter que l’étude souligne que l’impact  sera limité vis-à-vis de la santé publique. Seul l’impact visuel sera significatif, étant surtout lié à l’apparition d’une nouvelle construction dans le paysage local.

Au point de vue de l’impact sur les conditions de vie des populations et l’économie locale, il y a un effet positif sur l’emploi avec 250 postes de travail en moyenne pour la construction des centrales, 110 emplois en moyenne pour le chantier Nouakchott - Nouadhibou de la ligne Haute Tension, 130 autres pour l’exploitation des centrales sur une période minimale de 20 ans ainsi qu’une dizaine d’emplois pour la maintenance de la ligne Haute Tension.

L’étude d’impact n’a pas état de l’implication sur la tarification, mais il est évident que le bénéfice de ce projet de production de l’électricité à partir du gaz entrainera la réduction du prix de consommation aussi bien pour les le ménages que pour les entreprises. On sait, par exemple, que le retard du pays en matière d’électrification a été depuis l’indépendance un frein à l’investissement en Mauritanie et a  empêché le développement d’une industrie compétitive.

S’agissant des risques d’accidentels, un seul scénario est envisagé  avec un impact hors des limites de site (boil over d’un bac de 4 000 m3 de fioul lourd). Le phénomène est d’occurrence très rare mais peut se produire une fois les cent ans; il est très lent (plusieurs heures de maturation) et cette caractéristique est favorable pour les facilités d’évacuation avec un impact modéré notamment pas d’effets létaux en dehors du site.

En effet, le fonctionnement des centrales électriques comportent généralement un risque potentiel pour la sécurité de la main-d'œuvre, en raison de l'utilisation et du stockage de gaz inflammables/ explosifs (gaz naturel/fioul) et du fonctionnement d’équipements sous pression. Les risques d'incendie et d'explosion ont été évalués dans le cadre de l’étude. Il en ressort que tous les dangers correspondant au Seuil des Effets Létaux et au Seuil des Effets Létaux Significatifs sont contenus à l’intérieur des limites des sites. Seul un scénario, celui du Boil-Over d’un bac de fioul lourd (centrale duale), voit son cercle de danger pour le Seuil des Effets Irréversibles (SEI) pour la santé humaine dépasser de quelques mètres les limites du terrain des centrales. En dehors de ce scénario, aucune conséquence irréversible (effets graves pour l’homme) n’est constatée en dehors des limites du site. Il n’est donc pas à redouter de dommages importants aux personnes à l’extérieur du site en cas d’accident.

Le site de la  centrale électrique de Nouakchott se situe dans une zone du désert périurbain, sans écosystème ou espèces de flore et faune remarquables. Ceci a été confirmé notamment dans le cadre des études de terrain réalisées auparavant pour l’EIES du projet d’unité de traitement de gaz à terre de Banda Gaz en 2012.

Les principales mesures générale d'atténuation consisteront à éviter les zones naturelles sensibles tels que le Parc National du Banc d’Arguin, à minimiser l’emprise des activités sur l’environnement naturel lors des travaux de construction, à limiter toute perturbation de la flore et de la faune pendant les activités de construction et de maintenance, et à confiner le trafic des véhicules aux routes et aux pistes existantes.

L’étude note que le tracé de la ligne électrique sera optimisé pour éviter les zones d’habitation et les zones agricoles. En effet, le projet ne se traduira pas par un besoin de déplacement d’habitations ou d’activités agricoles. Les seules interactions potentielles identifiées sont dans la périphérie de Nouakchott, dans des zones périurbaines essentiellement non loties attribuées pour usage industriel. A Nouadhibou, la ligne passera également aux environs du chemin de fer de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) bien que le projet n’induise pas de besoins significatifs de déplacement ou d’indemnisation de parties prenantes externes.

Compte tenu des besoins potentiels de consommation de l’eau potable, produit rare dans le désert, et de la salinité des rivages de la mer, «les utilisations de l’eau ont été optimisées dès la phase de conception du projet», souligne un résumé technique de l’étude sur l’impact environnemental qui explique que «La technique de refroidissement à l’air, bien que réclamant une surface d’implantation plus grande que le refroidissement à l’eau, a été choisie pour la centrale de façon à limiter le besoin en eau des installations». Et comme mesure d’atténuement, elle propose que «tous les rejets d’eaux liés au projet seront, soit traités dans un séparateur d'huile/eau et évaporés (eau de procédé et de régénération des installations de déminéralisation) ou traitées dans une fosse septique et infiltrés dans le sol (effluents domestiques). Compte tenu de la faible quantité d'effluent prévue, de l'absence d'eau de surface à proximité des sites du projet, et de la protection naturelle des nappes importantes d'eaux souterraines, les effets devraient être de portée très limitée».

Par ailleurs, le projet entend veiller à ce qu'aucune des infrastructures proposées ne soit située dans des zones potentiellement inondables.

Un calcul a aussi été réalisé pour le futur gazoduc de transport de gaz projeté dans la seconde phase. Bien que ce gazoduc ne soit pas l’objet de l’Etude actuel d’Impact Environnemental, les risques qu’il peut présenter ont été examinés afin d’enrichir les études en cours sur son futur parcours afin d’assurer que son implantation minimisera les conséquences pour les hommes et les équipements existant, d’un potentiel accident.

La production d’électricité à partir du gaz est assurée par la SPEG (Société de Production d’Electricité à partir du Gaz) qui est une société de droit privé fondée en 2012 par trois associés à savoir la SOMELEC (Société Mauritanienne d’Electricité), KG POWER, filiale de Kinross Gold, maison mère de Tasiast Limited et la SNIM (Société Nationale Industrielle et Minière).

Encadré

De nombreux critères de choix, tant en ce qui concerne l’environnement que les aspects sociaux ont été pris en compte en vue d'optimiser  le tracé de la ligne de transport Haute Tension :

  • Maximiser la rectitude des sections de câbles afin de limiter la longueur des infrastructures;
  • Eviter le déplacement du sable des zones de dunes ;
  • Garder les lignes aériennes à une distance raisonnable de la principale route bitumée afin de faciliter l'accès rapide à la ligne aérienne pendant  les phases de construction et d'entretien;
  • Respecter les limites du Parc National du Banc d'Arguin (limites des infrastructures à minimum 5 km de ses frontières);
  • Eviter les zones de sable mouillé ou de risque d'inondation ou de sebkha. Dans les zones de bas niveau du sol qui ne peuvent être évitées, une conception appropriée de fondation de la tour, plate-forme de travail et les voies d'accès sera nécessaire ;
  • Minimiser les impacts environnementaux et sociaux en termes d’impact  visuel et sonore;
  • Rester à distance des petits villages, bâtiments, stations d’essence ;
  • Respecter la distance d’exclusion de l'aéroport en construction à Nouakchott;
  • Eviter la traversée des propriétés clôturées;
  • Tenir compte de l’implantation des relais téléphoniques afin d’éviter de perturber les liaisons radio.

                       AHV.BOUMOUZOUNA

 

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