Le vendredi 5 janvier, Sébastien Lecornu a annoncé que le chèque énergie, nouveau dispositif mis en place par le gouvernement pour lutter contre la précarité énergétique, serait distribué dès le 26 mars 2018 à 4 millions de foyers éligibles.
Vendredi 5 janvier dernier, le secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, a annoncé que le chèque énergie serait distribué à partir du 26 mars 2018 à 4 millions de ménages. « Le chèque énergie viendra en aide à beaucoup de nos concitoyens qui peinent à payer leurs factures d’énergie ou qui souhaitent rénover leur logement », a indiqué Sébastien Lecornu. Ce chèque sera directement envoyé aux ménages éligibles par voie postale et aucune démarche n’est nécessaire pour le recevoir. « Pour y être éligible, il faut simplement avoir déclaré ses revenus auprès des services fiscaux (déclaration d’impôt sur les revenus de l’année 2016), même en cas de revenus faibles ou nuls. Il faut en outre habiter dans un logement imposable à la taxe d’habitation (même si le bénéficiaire en est exonéré) », précise le ministère de la transition écologique et solidaire dans son communiqué.
Pour avoir droit à ce chèque énergie, une personne vivant seule ne doit pas dépasser le revenu fiscal de référence de 7.700 euros par an. Pour un couple avec deux enfants, ce plafond est situé à 16.170 euros par an. Le montant du chèque énergie 2018 s’échelonne de 48 à 227 euros, il est de 150 euros en moyenne. Il doit permettre de payer une partie de la facture d’énergie du loyer, mais également une éventuelle rénovation énergétique.
Un dispositif « pas à la hauteur des besoins »
Pour rappel, ce chèque énergie a été expérimenté dans quatre départements : les Côtes d’Armor, l’Ardèche, l’Aveyron et le Pas-de-Calais, où 170.000 chèques ont été distribués. L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) estime que ce dispositif est très insuffisant. Pour l’Unccas, le critère du revenu fiscal « contribue à l’exclusion du dispositif d’une partie des personnes souffrant de précarité énergétique notamment celles n’ayant pas réalisé de déclaration d’imposition ou ayant vu leur situation changer au cours des deux dernières années ». Par ailleurs, le montant de ce chèque « n’est pas à la hauteur des besoins », selon l’organisme. Rappelons qu’en 2015, la facture énergétique moyenne d’un foyer français s’élevait à 1.400 euros. « Ce dispositif ne résout ni la question de la solvabilisation des ménages, ni celle de la prévention des impayés d’énergie », estime l’Unccas, qui a mené l’enquête. Selon cette dernière, les impayés d’énergie « sont en effet le plus fréquemment compris entre 150 et 450 euros, et dépassent souvent 600 euros par an ».