Pêche illégale: L’Afrique de l’ouest en danger

mar, 14/02/2017 - 23:12

Atelier régional de renforcement des capacités des équipes SAWAP et des hommes/femmes de média à l’utilisation des médias sociaux et outils collaboratifs du web 2.0 pour le développement.

Accra, Ghana, du 13 au 16 février 2017

Le niveau "catastrophique" de pêche illégale en Afrique de l’Ouest représente pour elle un manque à gagner considérable en termes d’emplois et de revenus, affirme un rapport d’experts publié mercredi, qui re-commande à la région d’investir dans ses industries de pêche locales.

Des pays comme le Sénégal, la Sierra Leone et la Mauritanie perdent des revenus substantiels à cause des tonnes des cap-tures illégales dans leurs eaux par des chalutiers venus par-fois d’aussi loin que la Corée du Sud, se-lon l’Overseas Deve-lopment Institute (ODI), un groupe de réflexion britannique spécialisé dans le développement et por-Causa, une organisation espagnole de jour-nalisme d’investigation.

En 2012, la pêche illégale a représenté un manque à gagner de 300 millions de dollars (plus de 271 millions d’euros) pour le Séné-gal, soit 2% de son produit intérieur brut (PIB). La même année, la Sierra Leone, un des pays les plus pauvres du monde, a per-du 29 millions de dollars (plus de 26 millions d’euros), selon ce rapport intitulé "Le pois-son manquant d’Afrique de l’Ouest".

Opacité des accords de pêche entre gouver-nements ouest-africains et leurs partenaires commerciaux, capacités limitées de pa-trouilles et failles juridiques à l’arrivée de ce poisson en Europe contribuent à cette situa-tion, affirme à l’AFP Alfonso Daniels, un des auteurs de ce rapport. "C’est un grand pro-blème et qui empire", dit-il.

Les poissons pêchés illégalement en Afrique de l’Ouest sont transportés dans des conte-neurs géants réfrigérés et mélangés à d’autres cargaisons pour échapper à la mi-nutie des contrôles en Europe, qui repré-sente 44% des expor-tations de poissons ouest-africains, ex-plique M. Daniels.

Outre une lutte renfor-cée contre la pêche illégale, le rapport appelle les gouverne-ments régionaux à un "effort concerté pour renforcer leurs industries de transformation du poisson et les flottes de pêche autoch-tones, au lieu de vendre des droits de pêche à des opérateurs étrangers". Cette cession de droits de pêche à des étrangers rapporte à l’Afrique 400 millions de dollars par année, avait estimé en 2014 l’Organisation des Na-tions unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Mais ces droits pourraient en théorie générer "3,3 milliards de dollars (près de 3 milliards d’euros)" de revenus si le continent pêchait et exportait lui-même les poissons, estime le rapport de l’ODI et PorCausa selon lequel de tels efforts pourraient permettre de créer "300.000 nouveaux emplois".

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