Est-ce une embellie temporaire ? Ou bien un changement durable de braquet dans la soixantaine de collectivités sondées pour les besoins d'une enquête réalisée par l'Observatoire des mobilités actives ? Ses résultats, dévoilés le 31 janvier, laissent en tout cas espérer un ancrage de plus en plus marqué des politiques, budgets et aménagements favorables à la pratique du vélo. t-ce une embellie temporaire ? Ou bien un changement durable de braquet dans la soixantaine de collectivités sondées pour les besoins d'une enquête réalisée par l'Observatoire des mobilités actives ? Ses résultats, dévoilés le 31 janvier, laissent en tout cas espérer un ancrage de plus en plus marqué des politiques, budgets et aménagements favorables à la pratique du vélo.
Selon la quatrième vague d'une enquête réalisée tous les trois ans auprès des collectivités adhérentes du Club des villes et territoires cyclables (CVTC), dont les résultats ont été dévoilés le 31 janvier, plusieurs indicateurs des politiques cyclables sont au vert. Effectuée via un questionnaire en ligne, cette enquête a été renseignée par une soixantaine de communes et groupements de communes adhérents au CVTC, et donc sensibles à l'enjeu. La méthodologie retenue permet une comparaison - à périmètre constant - avec le précédent état des lieux datant de 2013.
Plus de linéaire aménagé
A mi-mandat municipal, la croissance de la part de voirie aménagée pour les cyclistes est "en progression sensible". Dans des agglomérations comme Grenoble, ces aménagements ont été tirés en avant par la logique de généralisation du 30 km/h à l'échelle métropolitaine. Ailleurs, même si "le linéaire non aménagé reste fort", des agglomérations comme Bordeaux, Brest, Dijon, La Rochelle ou Nancy ont aussi fait des efforts. Dans les communes, la tendance est positive mais moins marquée. "Dans les moyennes et grandes agglomérations notamment, les zones 30 et zones de rencontre sont en forte progression", complète Bruno Monjaret, directeur exécutif de Kisio, le pôle d'expertise de Keolis qui a piloté cette étude. La progression des double-sens cyclables est aussi nette. A Caen par exemple, le nombre de ces légers aménagements (marquage au sol, panneaux) a triplé en trois ans. D'autres "outils" comme le cédez-le-passage cycliste au feu font leur apparition dans cette étude.
Besoins de stationnement
Pas de politique cyclable efficace sans un bon stationnement des vélos ! Même si le poids des arceaux parmi les solutions de stationnement proposées par les collectivités reste écrasant, une diversification se confirme avec plus de stationnement par exemple dans les gares. "A Strasbourg, la demande en la matière est forte. Mais pour créer des garages vélo en gare, il faut de la place. Nous nous attelons à la tâche et libérons pour ce faire du foncier", relate le conseiller eurométropolitain Jean-Baptiste Gernet, qui est en charge du vélo. Pour Michel Gillot, président de la circulation douce de l’agglomération de Tours, améliorer le stationnement a d'autres vertus : "C'est s'assurer de retombées positives pour développer le cyclotourisme, qui représente dans notre région un enjeu économique".
D'autres enseignements sont à tirer de l'étude. "Il y a des marges de progression dans certains domaines. Par exemple pour développer les offres de services autour du vélo. Notamment dans le cadre des plans de déplacements d'administration (PDA). La réalisation d'un PDA est effective dans près de 70% des collectivités sondées. Celles de moins de 50.000 habitants ont du retard. La mise à disposition de vélos pour des agents, même si elle progresse, reste aussi peu répandue", relève Pierre Serne, conseiller régional d'Ile-de-France et président du CVTC.
Muscler l'évaluation
Par ailleurs, même si les outils de planification en faveur des cyclistes se développent, en particulier les schémas directeurs ou chartes d'aménagements cyclables, il reste du chemin à faire pour mieux évaluer les retombées des politiques cyclables et renforcer l'information et la concertation des usagers. Selon l'étude, cette pratique semble régresser dans les grandes collectivités. "Développer un suivi des politiques locales, tant des aménagements que des usages, pour disposer de données et mieux orienter l'action est une voie d'avenir", ajoute Bruno Monjaret. Hormis dans les grandes collectivités (plus de 250.000 habitants), la mise en place d'observatoires locaux d'évaluation de la politique cyclable est grippée. "Mais l'installation de comptages sur les aménagements cyclables progresse. Nous continuons pour notre part de préparer un index national de la fréquentation des aménagements cyclables. Il sera prêt en juillet", tempère Véronique Michaud, déléguée générale du CVTC. L'intérêt d'une telle démarche de suivi a été présenté lors la dernière rencontre nationale du Club. Enfin, notons que d'autres services comme la location longue durée de vélos traditionnels et l'aide à l'achat d'un vélo à assistance électrique ont le vent en poupe.
Mo