Ces derniers temps, beaucoup d'encres et de salives ont coulé sur des divergences entre l'ancien et le nouveau président de la République.
Normalement, la passation du pouvoir à laquelle nous avions assisté et la transition démocratique n'auraient pas dû laisser place à un tel déballage médiatique.
Et surtout que toute cette frénésie est injustifiée car le débat est ailleurs. Il faudra donner le temps et l'appui au nouveau Chef de l'Exécutif pour lui permettre de mettre en œuvre son programme et de satisfaire toutes les attentes de tous les partis politiques et de toutes les composantes de la nation mauritanienne. Dans ce programme, il y a des défis qui demandent notre contribution à toutes et à tous :
- la sécurité et à consolidation de l’unité nationale par l’apaisement du climat politique général, l’instauration d’une atmosphère de confiance et d’ouverture ;
- la lutte contre la pauvreté et la mise en place de la nouvelle institution "TAAZOUR", en charge de la solidarité nationale et la lutte contre l’exclusion ;
- l'éducation et l'emploi en Mauritanie ;
- les problèmes de santé publique et le combat courageux du ministre de la santé contre les oligarchies de faux médicaments et de fausses officines de santé.
Il a été noté que la classe politique joue les coudes pour montrer sans fidélité soit au nouveau ou à l'ancien président. "Fidélité" un mot qu'il ne faudra pas l'utiliser quand on sait comment il avait été bafoué par ces mêmes politiciens. Comme ils ont bafoué, il n'y a pas si longtemps, toutes les valeurs religieuses et culturelles et tous les principes. Ils ont aussi critiqué et trahi tous les Présidents dès qu'ils quittent le pouvoir. Surtout que les deux derniers auxquels ils veulent prouver leur fidélité, les ont assez vus retourner leurs vestes.
Les deux derniers présidents ont surtout noté que certains, heureusement pas tous, se positionnent surtout en fidélité à leurs avantages et intérêts personnels.
Si les hommes ont changé, le système, d'isoler le Chef de l'Exécutif pour réduire son champ de vision, de contact et d'action, perdure depuis très longtemps :
- Certains barons, parmi les plus anciens ont été des dirigeants notoires du PPM (Parti du Peuple Mauritanien) de Feu Maître Moctar Ould Dadah. Progressivement, certains avaient intégré ou réintégré les "Structures d'éducation des Masses" (SEM) sous le Président Mohamed Khouna Ould Haidalla. Avec la "nouvelle vague", ils avaient été très actifs dans la mise en place du PRDS du Président Maouya Ould Sid Ahmed Taya. Enfin, la dernière génération des "Golden Boys " s'était aussi illustrée au cours du Vote blanc et/ou du mandat du Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Ce qui a engendré la naissance du nouveau parti de la majorité "UPR” sous la Présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz et ensuite…. Qu'est-ce qu'ils nous réservent encore ?
- Leur ligne de conduite avaient été de critiquer le Président sortant et de tresser des lauriers au nouveau maître du Palais ocre.
- Ils sont partis jusqu'à proposer un troisième mandat alors que le Chef de l'Etat avait juré sur le Saint Coran qu'il n'en fera que deux. La sagesse, l’existence de principes et valeurs chez certaines personnalités et le combat d'autres leaders avaient mis fin à cette initiative.
- Certains avaient même proposé que le fils du Chef de l'Etat devienne son potentiel successeur alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'année. Allez savoir sur quels critères ils se sont basés pour justifier cette proposition.
- Enfin et qu'Allah nous préserve encore, la liste est longue ou méconnue avec beaucoup de zones d'ombre.
- Ces politiciens ne sont jamais présents pour défendre un programme, une idée ou une action (défense du respect de la constitution ou de la légalité, atteinte aux droits humains, pauvreté, justice, médicaments,...)
- Cette "classe politique" allume à chaque fois un feu pour masquer son incurie, son hypocrisie, son manque de dynamisme, son manque d'engagement envers l'intérêt national et sa faible contribution générale. Leur unique ambition est de garder les privilèges pour eux et leurs proches.
L'Etat mauritanien doit prendre conscience que cette classe pyromane ne le sert pas et encore moins la nation. Son unique dessein n'est que de s'accaparer, avec le moindre effort et par tous les moyens, des ressources nationales mises en place. Au lieu de servir, ils se servent sans la moindre once de reconnaissance pour ensuite venir critiquer.
Le mieux serait d'assainir cette classe politique en séparant la graine de l'ivraie.
Avant de commencer la mise en œuvre du nouveau programme du gouvernement, il y'a urgence de renouveler la classe politique. Pour cela, il faudra d'abord garder les plus méritant et ensuite trier dans les volets des femmes et des hommes, capables d'appuyer correctement la mise en œuvre du programme du gouvernement, de représenter dignement le peuple au niveau du parlement et des conseils locaux et de travailler de manière participative, avec tous les partis politiques et leaders locaux et les Organisations de la société civile (ONG), sur les questions d'intérêts supérieurs de la nation.
Ethmane BA