Affichant un front uni face au président américain, Emmanuel Macron et ses homologues européens se sont réunis juste avant le début du sommet du G7. Ils ont refusé l'idée de réintégrer la Russie dans le groupe, comme l'avait souhaité Donald Trump.
France, Italie, Allemagne et Royaume-Uni. Les quatre pays européens présents au G7, sont tombés d'accord, vendredi 8 juin, pour refuser le retour dans le cénacle de la Russie, réclamé quelques heures plus tôt par Donald Trump.
Les dirigeants Emmanuel Macron, Angela Merkel, Theresa May et Giuseppe Conte, réunis juste avant le début du sommet du G7 au Canada à l'initiative du président français, ont toutefois évoqué "la possibilité d'établir un dialogue" avec Moscou, ont rapporté les conseillers d'Emmanuel Macron.
"Avant que des conversations ne commencent sur ce sujet, nous devons être certains que la Russie change de comportement et emprunte une nouvelle voie", a déclaré la Première ministre britannique, Theresa May, sur Sky News. La mention de la possibilité d'un "dialogue" avec Moscou est une concession faite à Rome, le nouveau président du Conseil italien ayant affirmé plus tôt sur Twitter être favorable au retour de la Russie dans le groupe.
Emmanuel Macron a voulu organiser cette réunion pour que les Européens, mais aussi le Canada et le Japon, présentent un front uni face à Donald Trump, auxquels ils reprochent d'avoir déclenché une guerre commerciale en imposant des taxes sur l'acier et l'aluminium.
Unité sur les taxes et l'accord de Paris
Autres sujets à propos desquels les Européens ont fait front uni à l'issue de cette discussion : les règles commerciales et de l'accord de Paris sur le climat. La chancelière Angela Merkel a proposé la création d'un mécanisme d'évaluation et de dialogue avec les États-Unis sur les questions commerciales pour résoudre la crise actuelle et en prévenir d'autres, a indiqué une source à la présidence française.
Les Européens souhaitent des références à des règles commerciales collectives et à l'accord de Paris dans le communiqué final sur lequel les "sept" travaillent, et ils n'accepteront pas de mise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien, a précisé la même source.
Au vu des divergences avec les États-Unis, l'issue la plus probable de ce G7 est de déboucher non pas sur un communiqué collectif mais un simple texte de la présidence canadienne décrivant les sujets de consensus et ceux qui réunissent six pays sans les États-Unis, comme le commerce et le climat, selon le diplomate français.
Donald Trump est arrivé à La Malbaie vers 13 h locales et a aussitôt demandé à rencontrer Emmanuel Macron, avec qui il a eu une discussion informelle "très cordiale" notamment sur le commerce et la Corée du Nord, a indiqué l'Élysée sans autre détail.
Avec AFP et Reuters http://www.france24.com/fr/20180608-g7-europe-europeens-front-uni-trump-macron-merkel-may-conte-taxes-accord-paris