Qualité de l'air : état d'urgence

dim, 05/02/2017 - 10:00

Au 1er janvier, un million de certificats qualité de l’air avaient déjà été demandés. Alors que seul Paris et bientôt Grenoble ont mis en place une zone de circulation restreinte, ce nombre montre que les automobilistes ont rapidement intégré cette nouvelle obligation. Ces vignettes Crit'air qui se déclinent en six couleurs selon les émissions du véhicule vont faire oublier la circulation alternée au profit de la circulation différenciée. Et la nuance est de taille ! La première sélectionnait un jour sur deux les véhicules d’après leur plaque d’immatriculation et, ce, quelque soit leur niveau d’émission, la seconde devrait être plus efficace en ciblant uniquement les plus polluants. Reste que la contravention pour absence de vignette demeure à 35 euros, un montant bien peu dissuasif qui, conjugué au laxisme des contrôles, ne réglera pas le problème des pics de pollution en un coup de baguette magique.

Après une qualité de l’air catastrophique en décembre, élus locaux et ministre de l’Environnement sont montés au créneau pour tenter de répondre aux inquiétudes des citoyens. Tout le monde connaît les chiffres : près de 50 000 morts anticipées par an en France et un coût annuel estimé à plus de 101 milliards ! Et pourtant, les épisodes de pollution se succèdent à Paris, Lyon, Grenoble et dans la vallée de l’Arve pour ne citer que les territoires les plus touchés sans que les habitants constatent la moindre amélioration malgré dix ans de plans de protection de l’atmosphère. 

Transports routiers et chauffage au bois sont les principales cibles sur lesquelles le ministère de l’Environnement et les collectivités territoriales se mobilisent. Mais comment agir sur des sources diffuses ? La loi de transition énergétique impose que 50 % des nouvelles commandes de bus en centre-ville soient propres. La Région Île-de-France a annoncé dans son plan régional de la qualité de l’air 100 % de bus propres en 2025. Le fonds air-bois qui a permis dans la vallée de l’Arve le remplacement d’un millier d’équipements de chauffage sera étendu à cinq autres territoires. L’Île-de-France le demande à son tour alors que 39 % des émissions de particules fines de la région sont dues à la combustion de biomasse pour le chauffage dans le résidentiel. Enfin, de nombreux élus réclament une écotaxe qui frapperait les poids lourds en transit. Une décision malheureusement enterrée à grands frais en 2014 !

Dominique Bomstein

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