Union africaine : le 28e sommet des chefs d’État s’ouvre dans l’incertitude

lun, 30/01/2017 - 15:01

Les chefs d’État ont deux jours pour se prononcer sur un certain nombre de sujets épineux, dont l’élection du nouveau président de la Commission et la demande d’adhésion du Maroc à l’organisation panafricaine.

Le 28e sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA) vient de s’ouvrir à Addis-Abeba pour deux jours (30-31 janvier). Depuis hier déjà, alors que les présidents se sont retrouvés en retraite toute la journée au siège de l’UA, les tractations vont bon train. Car ils devront se prononcer sur des sujets clés pour l’avenir de l’organisation panafricaine.

Après un premier huis-clos, la cérémonie d’ouverture débutera à 11h30. Au menu notamment : les discours de la présidente de la Commission Nkosazana Dlamini Zuma, du secrétaire général des Nations unies António Guterres, du président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, du président cubain Raúl Castro, invité d’honneur, et du président en exercice Idriss Déby Itno (IDI).

Ce dernier devrait ensuite céder son siège pour un an à son homologue guinéen Alpha Condé. Si ce passage de relais se fait en général en clôture de sommet, la question épineuse de la réintégration du Maroc dans la grande maison africaine, qui sera discutée cet après midi, serait à l’origine de ce changement de protocole.

Des élections à l’issue très incertaine

Après le déjeuner, l’assemblée procédera à l’élection des commissaires, dont le nouveau président de la Commission. Qui parmi les cinq postulants succédera à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma ? Comme à Kigali, où ils n’avaient pas su s’accorder, les chefs d’État auront sept tours de scrutin pour les départager. Le premier sera probablement marqué par l’adhésion des blocs régionaux à leurs candidats : l’Afrique de l’Ouest pour le Sénégalais Abdoulaye Bathily ; l’Afrique Centrale, probablement pour le Tchadien Moussa Faki Mahamat, même si Agapito Mba Mokuy, le ministre des Affaires étrangères équato-guinéen, déjà candidat à Kigali, compte bien lui soutirer quelques voix ; l’Afrique de l’Est en faveur de la Kényane Amina Mohamed ; et la SADC pour la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi.

Au troisième tour, il ne devrait en rester que trois. Selon les pronostics, distillés habilement par les diplomates dans les couloirs de l’UA, puis décortiqués par les experts de cette même UA, Tchad, Kenya et Sénégal seraient les mieux placés pour accéder aux derniers rounds. La bataille finale s’annonce épique.

Autre élection délicate, celle du commissaire Paix et Sécurité. D’abord cinq en lice, ils ne sont plus que deux à se présenter. Un choc des titans, entre l’Algérien Smaïl Chergui, le commissaire sortant, et la Nigériane Fatima Kyari Mohammed. Depuis seize ans, le poste est occupé par Alger.

Le retour du Maroc : débats en perspective

Enfin, les chefs d’État s’attaqueront au dossier le plus sensible de cette 28e édition : la demande d’adhésion du Maroc à l’UA. Si beaucoup estiment à Addis-Abeba, où le roi Mohamed VI est présent depuis vendredi soir, qu’il ne s’agira que d’une formalité, d’autres redoutent des débats houleux autour de la validité juridique ce cette adhésion. En cause : les crispations autour de la République arabe sahraoui démocratique (Rasd), État auto-proclamé, membre fondateur de l’Organisation de l’Union africaine (devenue UA), mais non reconnu par une partie des États africains, dont le Maroc, accusé par certains d’occuper illégalement ce territoire.

Quelques absents de marque

Parmi les absents remarqués, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, rentré au Mali après le sommet de Brazzaville sur la Libye, le 27 janvier ; le président algérien Abdelaziz Bouteflika, représenté par son Premier ministre Abdelmalek Sellal ; le Béninois Patrice Talon ; le Nigérian Muhammadu Buhari ; Adama Barrow, le tout nouveau président de la Gambie, rentré à Banjul le 26 janvier. Sa vice-présidente Fatoumata Tambajan devrait être là ; le siège du Burundais Pierre Nkurunziza est occupé par son 1er Vice-président Gaston Sindimwo ; absents aussi, l’Angolais José Eduardo dos Santos, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui a dépêché son vice-président nouvellement nommé Daniel Kablan Duncan, et le Congolais Joseph Kabila, probablement retenu en RD Congo par les tractations autour de l’accord de la Cenco.

Source Jeune Afrique

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