Alors que le conseil régional débattra, ce jeudi 18 et vendredi 19 octobre, de plusieurs sujets environnementaux, les élus Verts ne sont pas tendres avec les choix de la majorité de droite.
Heureusement que les succès des Verts allemands, aux législatives en Bavière, et des écologistes belges aux élections communales sont là pour mettre un peu de baume au cœur des conseillers régionaux du Groupe écologiste et citoyen. Car « le contexte est préoccupant », estime Sophie Bringuy en référence au rapport du Giec de la semaine dernière (sur la hausse des températures), à la montée des populismes et la situation des migrants en Europe.
De forts enjeux
Alors que l’assemblée va débattre de plusieurs dossiers à forts enjeux environnementaux en région, jeudi et vendredi, le constat des écologistes n’est pas beaucoup plus rose : « En matière de développement durable, des politiques incohérentes nous inquiètent », assure la Sarthoise.
« Subventions sans conditions »
Exemples à l’appui, Christophe Dougé dénonce les « chèques-cadeau, des subventions sans conditions » aux grands groupes de l’agroalimentaire. « Deux millions supplémentaires pour l’agroalimentaire cette année, alors qu’on s’apprête à voter 60 000 € en faveur des jeunes agriculteurs qui s’installent en bio. Avec trois intoxications au méthamsodium en Anjou la semaine dernière, on a pourtant eu la triste illustration que ce modèle agricole est à bout de souffle et va dans le mur en impactant la santé et les sols. »
« Zones commerciales sans critères »
On a pourtant bien besoin de préserver des espaces et des sols, insiste Sophie Bringuy qui rappelle que la région est championne de l’artificialisation. Alors que le budget régional pourrait servir de levier s’agissant de biodiversité, « son enveloppe de 50 millions, dont 30 de la Région, est bien en deçà de celui du schéma routier régional, à 120 millions. Et on continue de financer des zones d’activités commerciales sans critères », pointe-t-elle.
« Opacité budgétaire »
Alors que l’assemblée aura à débattre des orientations budgétaires 2019, les écologistes regrettent que les documents « manquent de chiffrage et de clarté ». Franck Nicolon interroge : « Combien seront engagés dans les nouveaux lycées et quand ? Les investissements sont reportés au prochain mandat. » Un paradoxe considère l’élu du vignoble nantais : « La majorité est attentiste, alors que dans le même temps elle est en précampagne pour 2021. » Elle va lancer une opération de prospective « Ma région en 2050 », le 16 novembre avec les maires de la région. Rappelons que l’ancienne majorité socialiste et écologiste avait mené une réflexion prospective, Pays de la Loire 2040 en 2012-2013.