L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives en Mauritanie (ITIE) a organisé un atelier de présentation de son rapport sur les résultats des industries extractives en 2022. L’atelier a été organisé en marge du forum MSGBC à Nouakchott, en présence des secrétaires généraux du ministère du pétrole, de mines et de l’énergie et du ministère des Finances.
Depuis l’adhésion de la Mauritanie à l’ITIE, le Comité national a produit 17 rapports couvrant la période 2005 à 2022. Ces rapports contiennent, entre autres, des informations sur l’octroi et licences dans le domaine extractif, le niveau de production et d’exportation, les revenus au titre de chaque année, des analyses, mais aussi un diagnostic complet du fonctionnement des entreprises étatiques impliquées dans le secteur extractif.
Le président de l’ITIE, M. Mohamed Lamine Ould Ahmedou a indiqué, dans une déclaration accordée à l’AMI, que ce rapport a été caractérisé par la courte période au cours de laquelle il a été publié, ajoutant qu’il illustre les déséquilibres dans la gouvernance du secteur des industries extractives.
Il a ajouté que les observations ont été formulées sous la forme de recommandations dans le rapport et ont été discutées et partagées avec les élus, les militants de la société civile et les leaders d’opinion afin de prendre les moyens les plus efficaces de les surmonter, louant le niveau d’indépendance et d’appui que le gouvernement accorde à ce comité.
Selon le rapport, les revenus de l’Etat en provenance du secteur extractif ont progressé de 17% en atteignant 25,72 milliards MRU en 2022. En plus, le PIB réel des activités extractives a atteint 17,8% du PIB national contre 12,6% enregistré en 2021. Cette évolution s’explique par la croissance de la valeur ajoutée de l’activité d’extraction des minerais métalliques, l’or en particulier, précise le rapport.
Le rapport fait état de progrès significatifs dans la transparence du secteur extractif mauritanien. Cependant, le rapport met également en évidence des défis qui persistent notamment en matière de transparence des paiements effectués par les entreprises extractives aux administrations publiques et de suivi de l’impact des industries extractives sur l’environnement et les populations locales.
Au niveau de suivi des recommandations antérieures, le rapport note que certaines recommandations formulées dans les rapports précédents ont connu un début de mise en œuvre, mais que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour les mettre pleinement en œuvre. Par exemple, le rapport recommande de renforcer le contenu local dans le secteur extractif. Bien que la volonté politique existe, il est nécessaire de lutter contre la procrastination administrative et d’accélérer le rythme des réponses.
Au niveau de nouvelles recommandations, il a indiqué qu’il est important d’optimiser la part de la Mauritanie dans la rente extractive, d’allouer les ressources générées par les industries extractives en faveur des secteurs prioritaires en matière de développement et d’améliorer l’efficacité/efficience/équité des dépenses publiques.
Pour rappel, ITIE internationale a octroyé à la Mauritanie, lors de sa conférence tenue à Dakar en juin dernier, le bouclier du leadership dans le domaine des industries extractives pour son rôle pionnier dans le domaine.
Le comité international a estimé, lors de cette distinction, que la Mauritanie a continuellement mis en œuvre des approches innovantes pour atteindre les objectifs de l’initiative et a adopté un cadre juridique et technique approprié pour divulguer systématiquement les informations disponibles en temps opportun afin de permettre l’analyse des données.