Relever le défi de manger plus local en cinq questions

sam, 14/10/2023 - 21:40

Choisir la barquette de fraises du Québec plutôt que celle de la Californie dans l’étal du supermarché. Ce geste peut paraître anodin. Pourtant, les bienfaits de l’alimentation et de l’approvisionnement locaux se font ressentir sur l’ensemble de l’écosystème alimentaire, avec ses impacts positifs sur nous, l’environnement et l’économie. Bien que s’alimenter de façon locale toute l’année puisse sembler être un défi, l’offre de produits locaux se multiplie, se diversifie et devient de plus en plus accessible. Tour d’horizon.

1. C’EST QUOI, MANGER LOCAL ?

C’est plutôt simple. Manger local, c’est s’approvisionner le plus près possible de la maison. Fruits et légumes de saison, fines herbes et autres produits de la terre qui poussent dans son potager, viandes d’ici comme l’agneau, le porc, le boeuf et le poulet, poissons et fruits de mer pêchés dans nos eaux, produits achetés directement auprès des producteurs de la communauté, de la région et des autres régions du Québec, aliments du Québec qui se retrouvent dans les magasins à grande surface; ce sont tous des exemples d’approvisionnement local.

2. SOMMES-NOUS LOCAVORES, AU QUÉBEC ?

Même si l’engouement pour l’achat de produits locaux est moins élevé qu’au plus fort de la pandémie et même moins qu’en 2019, c’est encore un tiers des Québécois qui achètent en priorité beaucoup ou énormément des aliments du Québec, comme le dévoilait le CIRANO dans la plus récente édition de son Baromètre de la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments. Selon cette même étude, on apprenait que plus des deux tiers des Québécois souhaitent obtenir plus d’informations sur les enjeux alimentaires, dont l’alimentation de proximité.

Actuellement, les produits agricoles non transformés représentent 20 % des importations bioalimentaires internationales. Selon le MAPAQ, qui présentait la liste des 20 produits alimentaires biologiques les plus importés au Québec en 2021, force est de constater que plusieurs articles qu’on achète beaucoup ailleurs sont pourtant aussi produits ici, comme c’est le cas pour les pommes, les tomates, les fraises, les laitues et les oignons.

3. POURQUOI MANGER PLUS LOCAL ?

Récemment, le premier ministre du Québec, François Legault, annonçait un investissement de 175 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser une plus grande autonomie alimentaire dans toutes les régions de la province : « Manger québécois, ça crée de la richesse et des emplois au Québec. On doit beaucoup aux producteurs agricoles, aux transformateurs alimentaires et aux pêcheurs du Québec qui travaillent fort pour mettre des produits frais et de qualité dans nos assiettes […] », insistait M. Legault en point de presse.

De surcroît, emprunter la voie de l’alimentation locale, c’est aussi faire le choix de manger durable. En réduisant la distance entre les lieux de production des aliments et le consommateur, on contribue à réduire des gaz à effet de serre.

4. EST-CE QUE ÇA COÛTE PLUS CHER ?

Une tablée qui fait honneur aux produits québécois ne coûte pas nécessairement plus cher que si on avait fait le choix de produits importés. C’est ce que révèle une étude de l’Université Dalhousie menée pour le compte d’Aliments du Québec. En effet, dans 55,6 % des catégories étudiées, le produit local était soit aussi concurrentiel (différence de prix neutre), soit plus concurrentiel que le produit d’ailleurs.

En outre, pour les produits qui sont d’ici, mais vendus plus cher que ceux importés en grande quantité, la devise « consommer moins, mais mieux » s’applique parfaitement. Les achats sont alors moins nombreux, et il a été démontré qu’on est portés à faire naturellement plus attention au contenu de notre panier quand celui-ci est plus dispendieux. Moins de gaspillage alimentaire, achats plus réfléchis.

5. COMMENT MANGER PLUS LOCAL ?

En visitant les kiosques fermiers, les marchés publics, les boutiques spécialisées, les marchés virtuels et même les épiceries grandes qui partagent également un engagement envers l’approvisionnement de produits québécois, les consommateurs jouent un rôle essentiel dans l’essor de l’alimentation de proximité. Non seulement de tels choix contribuent à faire tourner l’économie locale, privilégier des produits locaux permet de faire vivre des familles, de dynamiser le territoire et de renforcer le tissu social.

L’achat de produits frais et de proximité ouvre un monde de possibilités à table. Savoir cuisinier les produits de sa région est un art accessible à tous et les producteurs sont les mieux placés pour suggérer des recettes capables de valoriser le fruit de leur labeur. Cuisiner le terroir avec fierté, dans toute sa diversité, c’est aussi un avantage indéniable d’une alimentation locale. Pour changer ses habitudes de consommation et se tourner vers l’alimentation locale, il importe de s’informer sur le potentiel alimentaire de sa communauté et de se fixer des objectifs réalistes. Une saison à la fois, on revoit le contenu de son assiette. Une bouchée à la fois, on permettra au Québec d’atteindre une plus grande indépendance alimentaire.

Source : https://www.ledevoir.com/bis/798869/relever-defi-manger-plus-local-cinq-questions?utm_source=autopromo&utm_medium=banniere&utm_campaign=bis&utm_id=bis

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